Assurances au Cameroun : Histoire et évolution depuis l’époque coloniale

L’Afrique, berceau de beaucoup de choses dont elle a perdu l’usage

D’après l’Agence Ecofin, des études historiques tendent à démontrer, que l’Afrique est le berceau de l’assurance tel qu’on la connait aujourd’hui. Les historiens de l’assurance mentionnent souvent le fait que des fouilles archéologiques ont mis en évidence l’existence, vers 1400 av. JC, de sociétés de secours mutuel chez les tailleurs de pierre de l’Égypte pharaonique, qui ont construit les temples et les pyramides. Selon des traces qui remontent à plus de 3500 ans, ils appliquaient déjà les principes de l’assurance, qui consiste au paiement préalable d’une cotisation pour mutualiser un risque aléatoire (accident, décès, maladie) en vue de recevoir une prestation en cas de réalisation de ce risque. Les plus anciennes opérations d’assurance documentées dans le monde auraient donc eu lieu dans une Afrique qui, finalement est le berceau de beaucoup de choses dont elle a perdu l’usage.

La Société Camerounaise d’Assurances et de Réassurances (SOCAR), pionnière de l’assurance au Cameroun

L’assurance naît au Cameroun avec la promotion des investissements privés et/ou publics pendant la période coloniale. Il s’agissait alors essentiellement de la protection des investissements issus de l’appareil colonial et/ou de ses démembrements. Mais, aux lendemains des indépendances, les agences commises à cette tâche deviennent Chanas et les Assurances Conseils du Cameroun (ACC). En même temps, les pouvoirs publics créent, la Société Camerounaise d’Assurances et de Réassurances (SOCAR). Progressivement, le service d’assurance prend corps au pays et le marché des assurances connaît ses premières mutations avec des cessions et/ou reprises de tout ou partie de certaines entreprises. Ce fut le cas lorsque les ACC & Chanas deviennent les agents généraux de la SOCAR, faisant d’elle le leader du marché.

De la Loi 30 au Traité CIMA

En 1973 est éditée une ordonnance qui régule le marché. Celle-ci constitue la première initiative du législateur camerounais visant à encadrer l’activité des assurances. En effet, jusque-là c’est la loi française du 13/07/1930, dite loi 30, qui réglementait le marché des assurances au Cameroun. 12 ans plus tard, une nouvelle ordonnance stipule que toutes les sociétés exerçant au Cameroun doivent être de droit camerounais, accentuant ainsi le contrôle de l’autorité publique sur l’activité des assurances au Cameroun. Malheureusement, la crise économique des années 80 n’épargne pas le secteur. Dès 1989, un comité d’experts se réunit pour plancher sur un plan de restructuration du marché et, 3 ans plus tard, en juin 1992, est ratifié le traité CIMA par 12 pays. Le 15/02/1995, il rentre en application au Cameroun. Depuis lors, le marché camerounais des assurances subit aussi les différents chocs (internes et externes) qui ébranlent la structure globale de l’économie nationale.