Question 1 :

Selon vous, quelle nuance existe-t-il entre la digitalisation et le Marketing Digital ?

Réponse 1 :

            La digitalisation c’est un aspect global de l’entreprise ça peut porter sur tous les processus métiers de l’entreprise et on peut tendre vers ce qu’on appelle la dématérialisation, c’est à dire zéro papier. Tandis que le marketing digital, lui il porte sur l’utilisation des outils modernes pour pratiquer le marketing dans sa façon classique à savoir le e-mailing, les réseaux sociaux et tout ce qui est marketing viral. Le marketing digital fait principalement de l’inbound, qui est le marketing de contenus attirants. En somme, ce qu’on peut retenir c’est que la digitalisation est globale, elle porte sur tous les processus métiers de l’entreprise et le marketing digital porte juste sur l’aspect vente en utilisant les outils modernes liés au site web.

Question 2 :

         Quel peut être l’impact de la digitalisation en général et du Marketing Digital en particulier dans l’évolution d’une entreprise étant donné que le monde devient un village planétaire ?

Réponse 2 :

            Aujourd’hui nous sommes à l’aube de la 4e révolution qui est la révolution numérique, comme le disait l’autre : “personne ne doit se laisser dépasser par le train de la digitalisation”. L’impact du digital sur l’évolution des entreprises aujourd’hui est vital, de la manière qu’on peut dire que des RH de qualité impactent sur le travail d’une entreprise, de même on peut dire que l’efficacité d’une digitalisation impacte aussi sur sa productivité. Aucune société à l’ère moderne ne peut se passer de la digitalisation et à plus forte raison de sa présence dans l’espace web à travers le marketing digital.

Question 3 :

            Quels sont les défis qu’une compagnie d’assurance doit relever pour se positionner comme un acteur majeur de l’assurance en ligne ?

Réponse 3 :

         Les défis sont multiples, d’abord il faut une très bonne compréhension de l’aspect digital de la part du management, qu’est-ce que ça veut dire digital ? Ce concept qui est vraiment usité aujourd’hui par tous les travailleurs, il faut bien comprendre à quoi cela renvoi. Ensuite il faut une bonne formation du personnel en terme d’enjeu de digitalisation et qu’ils acceptent cette transformation digitale de la compagnie. Donc en somme, d’abord compréhension du management de ce qu’est le digital et ensuite formation du personnel, mais aussi une bonne description de l’ensemble des processus métiers formalisés avant l’implémentation au niveau digital donc si ces trois défis sont relevés, on peut vraiment franchir le cap du digital dans une compagnie d’assurance.

Question 4 :

         Quelles sont les leviers sur lesquels une entreprise doit s’appuyer pour garantir une transformation digitale réussie ?

Réponse 4 :

            C’est une question très importante parce que c’est le nerf de la guerre, aujourd’hui toute stratégie digitale devrait s’adosser sur trois principaux leviers, d’abord le premier réside sur comment attirer, le second comment transformer et le troisième comment augmenter l’audience. Ces trois se font d’une manière successive parce qu’on ne peut pas transformer sans attirer, de même qu’on ne peut pas augmenter l’audience sans transformer. Au niveau du premier levier, qu’est-ce que j’entends par attirer ? ça veut dire que l’entreprise doit faire de telle sorte que toute personne qui se lève et désire avoir une information en rapport avec les assurances tombe sur elle et pour cela il faut définir ce qu’on appelle les personnages fictifs ou “buyer Parsona”, ce qui aujourd’hui permet, par rapport à une personne spécifique, par exemple un jeune entrepreneur qui a sa famille, il a trois enfants, son épouse, il aime les nouvelles technologies et il aime voyager, de définir les caractéristiques du “buyer persona” et à travers cela, on l’accompagne parce qu’en tant que chef d’entreprise, il a des préoccupations de sécurité liées à son entreprise, entant que chef de famille il a des préoccupations liées à sa famille, et entant qu’une personne qui aime voyager il faut qu’on l’accompagne dans ses voyages. Ainsi pour chacune de ses préoccupations il y a des produits d’assurance qui vont être mis en avant. Comment donc faire pour que lorsqu’il commence à faire une recherche en rapport avec cela, que l’on soit présent et que l’on puisse l’attirer ? Cela se fera à travers un bon référencement, à travers de bons contenus qui sont intéressants pour ces personnes. Deuxièmement, lorsqu’ils nous retrouvent, il faudrait qu’on puisse les transformer en mettant en place un bon processus de conversion à travers notamment un CRM qui va nous permettre de suivre chaque prospect qui nous rend visite jusqu’à sa transformation. Ce suivi se faisant d’une manière intelligente, ce qui aujourd’hui est possible grâce aux nouvelles technologies comme le “marketing automation” qui nous permet d’évaluer le niveau d’engagement de chaque visiteur, est ce qu’il est arrivé juste pour le plaisir ou bien par rapport à un réel besoin ? Il faut que l’on puisse mesurer son engagement et le convertir par la suite. En dernier lieu, il faut augmenter l’audience, ceci consiste à se référencer chez nos partenaires, chez toute ressource qui travaille avec nous, en les consultant on doit tomber sur nous  pour que cela augmente notre nombre de visites et ça devient un cercle vicieux : audience multiple, visites multiples et transformations multiples.

Question 5 :

         Pouvez-vous identifier quelques limites à la digitalisation du marché des assurances dans des pays comme le Cameroun ou le Sénégal et dans la zone CIMA en général ?

Réponse 5 :

            Les limites  sont multiples, d’abord y a les limites liées au taux de pénétration du marché des assurances qui est aujourd’hui très faible. Au niveau de la zone CIMA c’est un taux qui est autour de 1% cela est dû à plusieurs raisons, d’abord au fait que les assurances obligatoires ne sont pas nombreuses, si on augmente le nombre d’assurances obligatoires, cela peut participer à augmenter ce taux. Ensuite il y a la question de la satisfaction, il faut rétablir la confiance entre nous et les potentiels assurés, parce que de nos jours quand il s’agit de payer une prime d’assurance, cela se fait d’une manière diligente, mais quand il s’agit de payer un sinistre… souvent ça met très long et cela crée une rupture de confiance des assurés envers les assureurs. Donc il faudrait que l’on restaure cette confiance et à partir de ce moment on peut parler de faire de la digitalisation un canal, car si un canal est là mais n’est pas usité parce que le nombre de personnes qui doivent l’utiliser est très peu, parce que le taux de pénétration est faible, parce que les gens ne sont pas contents, ça devient un canal intéressant mais non utilisé car pas fréquenté. Donc il faut d’abord qu’on pense à augmenter le nombre d’assurés en mettant l’accent sur le respect des engagements des assureurs, sur l’information et la sensibilisation, sur l’augmentation des assurances obligatoires et ce n’est qu’à ce moment qu’on sentira l’impact du canal digital au niveau des assurances. Et pour finir il y a les limites liées à la réglementation qui n’est pas encore levée, par exemple pour permettre la signature électronique des documents notamment les conditions particulières, ce qui permettrait de n’importe quel endroit on se situe, dans un processus de bout en bout d’imprimer un contrat sans passer par chez l’assureur. Il y a aussi le niveau d’informatisation qui joue beaucoup, certaines compagnies ne sont pas encore assez outillées pour aborder cette transformation digitale.

Question 6 :

            Selon vous l’espace « Assurance en ligne » que vous avez développé lors de votre passage en tant que DGA de Zenithe Insurance répond-t-il au besoin actuel du marché ?

Réponse 6 :

            Aujourd’hui Zenithe est leader de l’assurance digitale dans la zone CIMA, cela s’est fait principalement grâce à un Directeur Général qui a une vision et qui parle de digitalisation depuis une décennie, pendant que la plupart des DG du marché n’y pensaient même pas. Vraiment à ce niveau c’est un très grand avantage pour Zenithe Insurance. Cependant, toute vision doit être déclinée en objectifs d’abord stratégiques, ensuite en objectifs opérationnels supportés par de bons plans d’action avec des ressources lui permettant d’être exécuté. C’est à ce moment que le middle management et le reste du personnel doivent intervenir, parce que les dirigeants émettent des visions et celles-ci doivent être propulsées par l’équipe. Je pense que cette plateforme d’assurance en ligne mise en place par Zenithe est là encore pour prouver son leadership dans ce domaine et on peut voir qu’elle permet de faire une cotation d’assurance, jusqu’au paiement avec la possibilité de suivre les clients à travers le web chat, ainsi que la possibilité de faire des déclarations sinistres ainsi que le suivi de son dossier sinistre en ligne. C’est un très grand pas et il ne faut pas s’arrêter là, il faut que les processus en back office soient en harmonie avec le front office du site web et que tout cela constitue une chaine de bout en bout digitalisée. On peut donc dire que le besoin est bien présent et Zenithe y a apporté une solution viable.

Question 7 :

Avez-vous le sentiment que le marché des assurances du moins dans la zone CIMA soit prêt à accueillir cette transformation digitale ?

Réponse 7 :

            D’abord ma première impression concernant la digitalisation qui est sur les lèvres de tous les acteurs en ce moment, c’est qu’il s’agit d’un concept qui est incompris en réalité. La plus part des gens l’utilisent mais ne le comprennent pas, parce que la transformation digitale d’une société est globale, c’est dans tous ses processus comme je l’ai dit tantôt, or les gens ont tendance à parler de l’aspect marketing digital c’est à dire la vente en ligne, pourtant cela ne constitue qu’une vente, une promotion à travers les canaux digitaux. Quant à elle, une transformation digitale c’est tout un ensemble et on voit que pour le côté informatisation la plus part des sociétés ne sont pas encore au top, certaines sont même toujours en projet ne serait-ce que pour implémenter leur système d’information métier, ce qui est le support de base sur lequel il faut que le digital soit connecté. Je pense qu’une formation des acteurs est impérative, par des experts qui puissent leur expliquer les principes de la digitalisation et du marketing digital, ceci constituerait un grand pas pour que les différents décideurs puissent comprendre les enjeux de la transformation digitale.

Question 8 :

Vous êtes désormais le Directeur Général du POOL-TPV sénégalais et vous avez récemment été désignés par vos pairs de ASAS comme Président de la Commission Automobile du marché sénégalais, comment envisagez-vous d’utiliser le digital pour l’atteinte de vos objectifs stratégiques ?

Réponse 8 :

Question 9 :

Quel est votre mot de fin à l’attention des jeunes acteurs du marché des assurances qui souhaiteraient se spécialiser dans le marketing digital ?Réponse 9 :