A l’instar des FinTech, on nomme AssurTech ou InsurTech les startups du monde de l’assurance. Les AssurTech s’appuient sur les nouvelles technologies pour innover et proposer de nouveaux modèles de produits et services d’assurance.

Technologie et digitalisation du monde de l’assurance

La digitalisation du monde de l’assurance semble être un passage obligé. On assiste en effet aujourd’hui à l’émergence de startups qui associent assurance et technologie. Elles se basent sur une présence constante et de plus en plus forte de la technologie, dans notre société en général, comme dans notre quotidien, notamment à travers le téléphone portable. La promotion de l’AssurTech se fonde sur le développement de notions telles que la vente en ligne, le Big Data, la cyber sécurité, le machine learning ou encore l’intelligence artificielle.
Les AssurTechs mettent à profit toutes les avancées technologiques pour se positionner sur l’ensemble du secteur de l’assurance. Elles misent généralement sur l’innovation pour se démarquer et touchent à tous les domaines : données personnelles, maladie, automobile, habitation etc.

En Afrique en général et au Cameroun plus particulièrement, cette notion ne se traduit encore que par la volonté de plusieurs compagnies d’assurance de proposer des solutions innovantes, malgré l’avènement de quelques AssurTech pour la plupart importées, l’offre locale reste pratiquement nulle.

 

AssurTech : pour une offre d’assurance plus adaptée et de meilleure qualité

Selon le rapport Global Data 2018, qui annonçait déjà l’émergence des AssurTech sur le marché mondial de l’assurance : « Les start-ups d’InsurTech cherchent à offrir aux consommateurs un accès plus rapide et plus facile à la couverture d’assurance, tout en accordant plus d’autonomie en matière d’assurance.» .
L’avantage principal de l’arrivée de ces nouveaux entrants dans le marché très sclérosé de l’assurance, c’est une relation client améliorée, notamment au travers d’une expérience utilisateur plus transparente. C’est en effet l’axe de la majorité des produits innovants des AssurTechs qui, sont pour l’essentiel des mobile brokers, c’est-à-dire des plateformes web qui permettent d’acheter son assurance en ligne. Si la cible principale est évidemment la génération Millenials, il y a fort à parier que ces assureurs d’un nouveau genre qui privilégient l’expérience utilisateur vont séduire bien au-delà des 18-30 ans.
Par ailleurs, l’InsurTech permet une meilleure connaissance des clients grâce à la data. L’utilisation des données collectées permet de constituer une offre plus personnalisée et mieux adaptée au profil du client. Selon Gwenaël Hervé, Directeur Général d’Hiscox France de Janvier 2017 à Janvier 2023 : « L’avènement du numérique a transformé petit à petit la data en véritable objectif stratégique pour les entreprises. Les compagnies d’assurance pourront ainsi mieux connaître leurs assurés pour leur proposer des offres encore plus pertinentes et adaptées à leurs besoins ». la data constitue également un outil essentiel dans la lutte contre la fraude à travers la mise en place de bases de données centralisées.
La Blockchain, cette nouvelle technologie qui permet à des inconnus de réaliser des transactions financières, sans intermédiaire, de façon sécurisée et sûre, est également un élément intéressant de l’InsurTech. Cette nouvelle tendance du secteur assurantiel a pour ambition d’amener les assureurs à repenser leur business model en mettant la blockchain au cœur de l’acquisition et de la fidélisation des clients. Les compagnies d’assurance pourront recourir à cette technologie pour s’émanciper des phases de déclarations et réduire le nombre d’interlocuteurs. « L’avantage de cette technologie est double pour les assureurs : une relation client améliorée et des coûts opérationnels réduits », précise l’ancien Directeur Général d’Hiscox France, 2e marché du groupe en Europe.
Enfin l’intelligence artificielle (IA), de plus en plus performante est un outil que les AssurTech utilisent notamment pour améliorer les délais de souscription et alléger les procédures de déclaration sinistre. On peut citer entre autres, la lecture automatisée des documents comme la carte grise, ainsi à partir d’une simple photo l’outil arrive à extraire les informations sur le document et effectuer une saisie automatique. D’autres parts suite à un accident automobile ou encore un sinistre dans une habitation, à partir de simples images, le système est en mesure de répertorier et même d’évaluer automatiquement des dégâts occasionnés.
Avec l’avènement des objets connectés, les AssurTech disposent en plus de ceux énumérés plus haut, d’une multitude d’outils leurs permettant ainsi de proposer à leurs clients des offres hyperadaptées, mais aussi d’anticiper les risques.


Limites de l’InsurTech, la déshumanisation d’un secteur sensible qu’est l’assurance ?

 
Comme pour la FinTech, on accuse l’InsurTech de participer à la déshumanisation du secteur de l’assurance, pourtant particulièrement sensible car qui prend notamment en charge les personnes en cas de maladie, sinistre, etc. A titre illustratif, on peut observer l’arrivée, sur les plateformes de vente des assureurs, de chatbots qui jouent le rôle d’interlocuteurs lors de la souscription ou d’une déclaration de sinistre. Si des outils comme celui là sont de plus en plus efficaces, on peut aussi craindre que la digitalisation de l’assurance rende le secteur plus rigoureux, procédurier et moins humain.
Dans sa volonté permanente d’offrir aux assurés des services plus rapides et plus efficaces, l’Insurtech, à travers la transformation numérique du secteur de l’assurance, agit dans le développement de nouvelles propositions qui permettent aux clients d’obtenir une couverture sans avoir à contacter un conseiller, et ceci à distance sur un appareil mobile. Mais, même si la plupart des opérations pourraient être gérées de manière automatisée, rien ne remplacera jamais la faculté d’analyse et les qualités relationnelles des humains, surtout en cas d’évènement malheureux. L’AssurTech doit donc aussi miser sur le capital humain si elle veut réussir à révolutionner le secteur.